Comme l’ensemble des acteurs du monde du soin, nous avons été fortement impactés par la crise sanitaire de ces deux dernières années. Mais si cette crise a constitué une contrainte majeure dans le déroulement de nos activités habituelles, elle aura été aussi une opportunité unique de réfléchir à de nouveaux services à offrir à notre réseau palliatif namurois.
Grâce au renfort de personnel MUSM (Mesures urgentes en santé mentale), PalliaNam a pu proposer de nouvelles approches et la mise en place de projets innovants pour soutenir les soignants dans la traversée de cette crise sanitaire.
L’un de ces services en particulier se sera incarné dans le projet « Libérer les tensions du corps », projet grâce auquel pas loin de 280 personnes membres du personnel de maisons de repos auront pu bénéficier d’un massage entre le 1er mars et le 31 décembre 2021.
Lorsque l’on est rompu à l’art de prendre soin des autres, à l’empathie et à l’écoute des besoins des résidents, il n’est pas rare, en tant que soignant, de s’oublier soi-même. Et le contexte épidémique, avec sa mise en tension particulièrement intense, n’a certainement rien arrangé… : fatigue, usure, nervosité voire anxiété sont devenues le lot quotidien de bon nombre de soignants, allant de pair avec une souffrance physique et psychique exacerbée.
Dans ces conditions, offrir l’opportunité d’être massé gratuitement sur son lieu de travail nous a semblé être une initiative pleine de sens ! Vu par bon nombre de soignants comme une reconnaissance symbolique mais oh combien importante de tout ce qu’ils traversaient, ce temps de massage a aussi été fréquemment perçu comme une véritable parenthèse dans un quotidien éreintant.
Un moment qui permettait malgré tout de faire place à la détente, à la relaxation, au lâcher-prise même… Plusieurs soignants ont aussi confié avoir été touchés par la bienveillance et l’écoute qui accompagnaient le moment, et même s’être sentis allégés ensuite d’une part de ce qui les encombrait, et libérés d’un poids.
Ce fut également l’occasion pour nous de nous rendre compte du nombre interpellant de personnes qui, au sein des institutions, alors qu’elles touchent les corps et en prennent soin quotidiennement, ne s’étaient jamais fait massées auparavant.
Une véritable prise de conscience pour certains : « Parfois, on ignore qu’on a besoin de quelque chose. »